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Pour mon premier voyage, il y a 3 ans, mon frère et moi avions un temps envisagé la traversée de l'Europe en train grâce au Pass Interrail. Le projet n'est pas devenu réalité mais j'en ai gardé une bonne connaissance de certains sites d'intérêt de notre continent. Depuis, j'ai déjà eu l'occasion de parcourir certains pays : la Scandinavie et Helsinki, puis Athènes et enfin la Pologne. Cette année, place à la Slovénie et à la Croatie!
Mon voyage pourrait tenir en quelques sortes d'un jumelage imaginaire : depuis plusieurs années, la Slovénie envoie dans "mes" Pyrénées des ours pour renforcer l'espèce française qui s'(est) éteint(e). A part quelques bergers, nous leur réservons bon accueil et belle terre. Alors pourquoi au fond ne pas nourrir le projet en sens inverse ? Pourquoi ne pas envoyer un "ours" pyrénéen 100% pur jus, exilé à Paris, en Slovénie ? Ce blog permet de suivre cette réintroduction.
Quant à ce voyage, il se place de par les sites visités sous le signe de l'eau et des montagnes. Un cadre idéal pour un plantigrade assoiffé de nature ! Partons à présent à la découverte de deux perles injustement méconnues.
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Les dernières vacances ne sont pas si loin et pourtant ce break vient à point nommé. 6 jours pour déconnecter totalement, 6 jours pour profiter du moindre instant, 6 jours pour rencontrer peut-être et, à coup sûr, pour s'émerveiller. Partir en organisé a quelques avantages : par exemple, le partage des connaissances du guide, une rencontre avec les locaux parfois facilitée (quoi que) ou se laisser conduire sans s'occuper de rien ou presque. Mais voyager seul, c'est être maître de son temps et des décisions que l'on prend. C'est pouvoir s'offrir le luxe de rester une journée dans des coins méconnus qui le méritent ou de négliger un must-see des circuits touristiques. C'est également une chance de s'ouvrir à l'autre, voyageur solitaire ou local, et d'ainsi vivre non pas un seul mais plusieurs voyages en simultané. C'est enfin l'occasion de sauter sur une opportunité lorsqu'elle se présente.
A l'arrivée, le temps est maussade : il bruine légèrement. Par contre, la visibilité sur les sommets environnants est totale. Le cadre me rappelle les coteaux du Comminges ou l'arrivée sur Bichkek il y a de cela 9 mois. L'aéroport étant à 25-30 km de la capitale, il faut rapidement dénicher la solution pour la rejoindre même si j'ai déjà mon idée. Coup de chance, je réussis à grimper à bord du bus de 13h peu avant son départ. Je viens de "gagner" une heure de visite en plus. Et cette heure, c'est justement le temps nécessaire pour couvrir la distance d'ici à Ljubljana en traversant de coquets petits villages, avant d'entrer dans ses faubourgs délabrés. En pénétrant dans le centre-ville, on perçoit par contre les efforts entrepris pour favoriser le tourisme.
Déposé à la gare, je passe mon baptême du feu en voulant acheter un ticket de train pour demain. Vu mon départ très matinal, je préfère gagner du temps (de sommeil notamment). Et j'ai bien fait car je suis balloté d'un guichet à l'autre, soit que la personne en face de moi ne parle pas anglais, soit qu'elle m'envoie à un collègue. Après avoir passé le bonjour slovène à la plupart des guichetières et guichetiers, j'obtiens enfin gain de cause. Voyons le côté positif, je maîtrise bien à présent mon premier mot de slovène "Dober dan". Et je pense pouvoir devenir guide conférencier dans la gare de Ljubljana. Désolé par contre pour Janez, l'employé du guichet 3, que je n'ai pas eu le temps de voir. C'est promis dans 3 jours je passe te voir mon pote !
Par contre ces allers et venues avec un sac de 15kg finissent par être fatigants. Je rejoins alors l'auberge de jeunesse pour l'y déposer avant d'aller à l'assaut de la ville. C'est un hôtel magique : quand je rentre il fait gris, quand je sors, le soleil est de retour. Si seulement ça marchait toujours comme ça !
La fondation du Ljubljana est liée à une légende : Jason et ses Argonautes fuyant avec la Toison d'or remontèrent le Danube puis la Save et enfin, la Ljubljanica jusqu'au site actuel (sans carte, ça tient du coup de bol quand même). Ils se trouvèrent alors face à un monstre qu'ils affrontèrent et tuèrent : le Dragon, symbole de la ville actuelle.
Je me permets juste d'ajouter un appendice imaginaire à cette légende : dans son agonie, le Dragon murmura un nom imprononçable qui sert depuis de nom à la cité. Petite astuce : le "j" slovène, quand il s'entend, se prononce "ll" mouillé soit "Lioubliana".
Le pays est passé sous de nombreuses influences au fil du temps. Celles-ci se retrouvent disséminées en divers endroits. Romaine sous le nom d'Emona d'abord. Il en reste une colonne figurant un citoyen drapé dans une toge ainsi qu'une muraille visible en différents coins de la ville.
Puis ce fut le passage des Huns qui rasèrent tout avant que les Slaves ne s'installent dans la foulée. Au XIVème siècle, elle tomba sous la domination des Habsbourgs. Le château qui veille sur la ville, date de cette époque dans une configuration proche de l'actuelle. On y accède par un funiculaire ou par de petits sentiers sinueux pas toujours bitumés. Les drogués du volant peuvent même y monter en voiture mais c'est vraiment dommage pour le coup.
L'âge d'or de la ville est atteint : des académies ouvrent, des bibliothèques ... L'influence italienne se fait de plus en plus forte dans de nombreux domaines et le baroque pare la ville.
Une parenthèse s'ouvre au début des années 1800 : l'ère napoléonienne où la capitale dirige une région, l'Illyrie, s'étendant jusqu'à Dubrovnik.
Puis, elle est frappée de plusieurs événements qui la métamorphosent : un séisme l'anéantit en 1895. L'art nouveau va alors dominer l'architecture.
Peu après, la première guerre mondiale met fin à la domination des Habsbourg et, avec le pays tout entier, Ljubljana bascule dans un nouvel état balkanique intégrant serbes et croates. Elle souffrira enfin de plus de 1000 jours d'isolement au cours de la seconde guerre mondiale sous occupation italienne puis allemande.
Aujourd'hui, c'est une capitale à taille humaine : 276000 habitants dont 1/5 d'étudiants. Ce chiffre explique l'animation perpétuelle durant toute l'après-midi et le soir en bordure des quais, lieux envahis par d'innombrables terrasses continuellement bondées. Et les spectacles de rues rajoutent à la vie : musique, marionnettes ou, comme ce soir, spectacle de danse contemporaine. La chorégraphie de ce dernier étant un peu "spéciale", je finis par passer mon chemin pour circuler dans la ville à la nuit tombante.
N'aimant généralement pas trop les villes, Ljubljana est une réconciliation car je ne m'y sens pas oppressé et que la nature n'est jamais bien loin. En quelques mots élogieux, elle ressemble à la petite soeur de Prague, en plus modeste mais tout aussi mignonne.
Il faut cependant que je m'excuse publiquement à ce stade de mon voyage car, à l'instar des conquistadors emmenant les maladies dans le Nouveau Monde, j'ai moi-aussi importé, par manque de vigilance et de précaution, un virus foudroyant et typiquement français ... Qui a dit le camembert ? Pire, les manifestations ! Vraiment désolé. Voici la preuve en image si vous ne me croyez pas.
Puis, vient le moment de retourner à l'auberge de jeunesse, le point de départ de mon tour du monde par la rencontre. Ce soir, 2 canadiennes et 1 étudiant japonais vivant à Dublin me racontent leurs vacances de 3 ou 4 semaines en Europe. Ces échanges me permettent souvent d'en savoir plus sur des lieux pour moi inconnus ou de me remémorer des sites déjà visités. Mes voisines de chambre du jour me conseillent Interlaken et Salzbourg lorsque le soleil est de la partie. Comment s'endormir mieux que sur de tels moments d'évasion quand on aime les voyages ?
Dans ce type d'escapades, chacun de nous est une histoire, une trajectoire : l'une vient d'Autriche, l'autre d'Italie, une troisième de Croatie, une autre encore de Hongrie ... Dans des lieux de rencontres tels que celui-ci, toutes convergent et se rassemblent en un seul faisceau pour une durée éphémère avant de se séparer à nouveau quelques heures plus tard pour, chacune, aller explorer de nouvelles directions. Et c'est justement la fugacité de ces instants qui nous pousse à chaque fois à en profiter pleinement et à se livrer les uns aux autres sans trop de retenue. Les meilleurs exemples viendront dans les prochains jours de Quinn puis de Katarina notamment. Au cours de mes précédentes escapades, ma plus belle rencontre dans ce type d'hébergement a été Vicky, un indien rencontré à Londres qui faisait un tour en Europe. 1 soirée à discuter qui devient une journée de visites à 4 dans le coeur de la capitale anglaise et qui se solde par plusieurs années à correspondre !
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Lever tôt ce matin : mon train part à 6h10. Inutile de dire que la capitale est quasi-déserte lorsque je parcours ses rues. Je ne croise que quelques "malheureux" en route vers leur travail. Quant à moi, une autre Slovénie m'attend, celle de la campagne et des monts, une Slovénie verte et bleue.
Villages et champs se détachent sur un arrière-plan montagneux. Quitter la ville m'enthousiasme même si elle n'était pas si désagréable comme je l'ai écrit précédemment.
A cause de travaux sur les voies, le trajet est loin d'être direct : 1er train jusqu'à Jesenice, 2nd jusqu'à Bled, bus pour Bohinjska Bistrica et dernier train pour Most na Soci, au sud-est du Triglav. Je ne suis pas surpris car je me suis renseigné avant de partir sur Internet et ai demandé confirmation à la gare. Malgré tous ces changements, nous aurons au final moins de 10 minutes de retard. Et ce parcours est un aperçu de mon circuit en Slovénie puisque je compte le dérouler en sens inverse. Je suis notamment étonné par Bled que, malgré les photos déjà aperçues à droite et à gauche, je voyais beaucoup plus étendu.
Descendu du train, je suis à présent livré à moi-même pour de bon et cela me plaît bien. Ma destination finale se trouve à 6 kilomètres de là et, avant de partir, j'ai choisi de couvrir dès que possible la route à pied. Avant de m'élancer pour mes premiers pas, l'instinct de survie me pousse à acheter mon billet de train pour demain vues les difficultés de la veille ... Mais cette fois, c'est chose faite sans encombre. Il n'y a pas à dire, c'est bien plus agréable !
Seconde gageure : ne pas se tromper de direction aux premiers croisements. A la sortie de la gare, dois-je prendre à droite ou à gauche ? Mon instinct parfois blagueur me pousse à droite car j'aperçois un second croisement. Là, les Slovènes ont pensé à tout car, bien que la route ne soit pas directe, ma destination finale est indiquée. Je ne me perdrais pas aujourd'hui !
Le premier kilomètre est caractérisé par la peur : la route est étroite et sinueuse, les véhicules me voient au dernier moment bien que je marche face au danger. A plusieurs reprises, je dois me plaquer au rail de sécurité. Il n'est pas possible de l'enjamber : de l'autre côté, c'est le ravin. Il serait trop bête de tout perdre maintenant ! En revanche, je découvre un autre aspect que je vais beaucoup apprécier dans mes marches : les bornes demi-kilométriques. Grâce à elles, j'évalue ma progression régulièrement lors de chaque marche, pressant si nécessaire le pas (lorsque j'ai un train ou un bus à prendre) ou me permettant un léger ralentissement et des pauses photos.
D'ailleurs, je "chronomètre" mon parcours aujourd'hui pour savoir à quelle heure me lever demain sachant que je dois faire le même parcours pour prendre mon train vers 8h15.
Le premier kilomètre est rapidement avalé et, à la sortie du bourg, je découvre avec surprise une étendue lacustre turquoise. Que de beauté et de pureté !
Autre avantage : un sentier piétonnier la longe. Mes pas se succèdent sans difficulté dans ce cadre.
Jusqu'au bout, la rivière Soca l'alimentant va m'accompagner. Ma marche n'est alors plus solitaire car je ne cesse de la dévorer du regard. Tantôt je longe la route mais désormais en totale sécurité, tantôt j'en suis vraiment protégé comme pour traverser ce tunnel en courbe.
Après 1h, j'atteins la ville (3800 habitants). Il me reste à trouver l'adresse et pour cela les Slovènes sont vraiment serviables, une dame m'y accompagnant. A 10h30, je débarque à l'auberge de jeunesse. Le personnel est aux petits soins, me fournissant même des informations touristiques à en revendre.
Le temps de me rafraîchir, je pars pour les gorges de Tolmin à une poignée de kilomètres. Chemin faisant, je passe devant des ruches comme j'en verrai tant d'autres par la suite. J'ai beau être un "ours" en visite, je ne souhaite pas vraiment aller voir de plus près, aussi jolies soient-elles.
J'atteins l'entrée du Parc National du Triglav, du nom du massif que je vais contourner par le sud et par l'est pendant 3 jours. Il s'étend sur 880 km² soit 3% de la surface du pays. Dans la guérite contrôlant l'accès au site, la caissière définit avec moi un itinéraire alternatif pour retourner en ville après la visite. La conversation aura pris grâce aux quelques mots de slovènes que j'ai appris. Souvent mon interlocuteur en sera agréablement surpris avant qu'il ne m'étonne à son tour par son ouverture et sa sympathie. L'exemple le plus frappant sera une hôtesse de caisse croate à Zagreb.
Les gorges se trouvent à la confluence de 2 rivières, la Tolminka et la Zadlascica. Elles sont au point le plus bas du Parc National à 180m. L'eau qui s'y écoule est encore turquoise mais limpide cette fois-ci; si bien que l'on peut voir nager les poissons ou apprécier la profondeur du lit.
Dans la première gorge, celle de la Tolminka, on circule notamment dans des veines ménagées dans la paroi. Les chutes (d'eau, pas les miennes) se multiplient, le goulet s'étrangle. La principale curiosité, visible une partie de l'année seulement, est une source thermale à 18 ou 20°C dans une grotte quand la rivière est à 5 ou 9 °C.
Au-dessus de la tête, le Pont du Diable que l'on emprunte à la fin de l'itinéraire.
L'autre gorge à l'est, celle de la Zadlascica, est beaucoup plus moite et le sentier traverse la forêt. A son extrémité, un pont naturel : un rocher coincé entre les deux parois et appelé la "tête de l'ours". Pas très élogieux. En arrière-plan, de multiples cascades qui rebondissent de trous d'eau en trous d'eau.
La dernière curiosité des lieux se situe plus en hauteur : on l'appelle parfois la grotte de Dante car l'auteur italien s'en serait inspiré dans la Divine comédie. Avec 1140m de galeries, 41m de profondeur et une obscurité à couper au couteau, je ne m'y risque pas car je n'ai ni guide, ni matériel pour cela.
Je redescends vers la ville par un chemin de randonnée à travers champs et bois. Celui-ci débouche sur le cimetière autrichien de la première guerre mondiale et sur les premières maisons. Il est 13h30 et je viens de découvrir l'incontournable du coin.
Grâce aux renseignements glanés, je décide d'aller dans une agence d'aventure louer un vélo pour l'après-midi. Pour optimiser mon temps, je m'approvisionne au supermarché pour le pique-nique comme tous les autres midis. Puis, je peux exaucer un de mes désirs de voyage : faire du vélo à l'étranger. L'avantage est que tout en bénéficiant d'un rythme au final assez lent, propice à l'emmagasinement d'images, je couvre une distance sans commune mesure. Mon objectif est de rallier Kobarid à l'autre bout de la vallée. 2 routes sont envisageables pour ce faire : soit passer par la route principale dans la vallée, soit par une route de campagne à flanc de coteaux. J'opte pour la seconde à l'aller. Elle serpente et gondole sur 15 kilomètres, traversant de mignons petits villages en bois, longeant les prés.
Et la route me réserve régulièrement des surprises : ici, une chapelle juchée sur son promontoire, là une biche traversant la route devant moi en quelques bonds gracieux, plus loin, le travail des champs ou les sommets des Alpes Juliennes...
Juste avant d'attaquer la montée sur Kobarid, un dernier lacet passe au-dessus d'une rivière au bleu si profond ! Des descentes en raft ou kayak sont organisées sur ce tronçon pour des sportifs confirmés.
Etant donné le temps important dont je dispose, j'avale les premiers kilomètres d'un petit col en direction de Bovec pour tenter d'accéder à l'église dominant la vallée. Mais ce n'est manifestement pas la bonne voie. Au moment de rebrousser chemin, les Alpes Juliennes ou la rivière Soca en contrebas m'apparaissent sous un angle inédit : j'atteins le point le plus occidental de mon parcours.
10 à 15 minutes de descente plus tard, je me retrouve à nouveau au pied de la colline sur laquelle est juchée l'église que je cherche à atteindre. Je m'engage sur un petit chemin bitumé au coeur du village : il s'agit du chemin de croix menant au sanctuaire. La pente est vraiment très sèche et abrupte. Plusieurs centaines de mètres plus loin, je suis devant le site : 3 plateformes superposées et, au sommet, l'église. Similitude avec Lourdes ou Borobudur dans mon esprit. Et de la plateforme supérieure, la vue sur la vallée est vraiment dégagée.
Je rentre par la route principale. Dernier regard au lieu de culte qui veille sur les alentours. Il ne reste plus qu'à enrouler jusqu'à Tolmin tout en profitant d'une vision grand angle sur les paysages que j'ai empruntés à l'aller. De ce côté-ci, les sommets sont visibles en permanence. Je prends vraiment plaisir à ces instants sur le vélo depuis le début de l'après-midi !
Après 2h30 sous la chaleur et toutes ces montagnes russes dont mon premier col à vélo, je suis fourbu et un peu affamé. Hier soir, dans la capitale, je n'ai pas trouvé de carte très intéressante et ai fini dans un turc. Je plaçais donc plus d'espoirs en ce soir mais ceux-ci ne vont pas tarder à s'évaporer. Il y a peu de restaurants dans le coin et leur diversité est limitée : italien surtout, turc encore ou accessoirement autrichien avec l'escalope viennoise. Qui plus est, celui que je choisis va me permettre de rencontrer la personne la plus antipathique de mon circuit. J'ai vraiment l'impression de déranger la serveuse qui souffle beaucoup. La chaleur ? Je n'y crois pas un instant. Et c'est vraiment dommage car, jusqu'à présent, les rencontres furent bien plaisantes. Avec seulement 6 mots de slovène, les gens ont fait preuve d'une grande empathie tout au long de la journée : ces dernières 24h, cela m'est arrivé au supermarché, à l'agence de location de vélos, dans les deux auberges de jeunesse (surtout celle du jour d'ailleurs) et au guichet de la gare de ce matin.
Côté paysage, je suis passé dans une sphère de montagnes et de vallées encaissées. Autre lieu, autres esprits et autres paysages. Comme partout, les gens de la campagne me semblent plus ouverts et accueillants que ceux de la capitale.
La journée se termine par une petite marche digestive. Je suis le seul dans l'auberge. Cela va me permettre de bien récupérer des levers matinaux et en vue de la journée de demain : au moins 12 kilomètres à pied avec mon gros sac.
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Lever encore matinal : je dois prendre le train de 8h17 mais à Most Na Soci, la gare d'hier à 6 km de Tolmin. D'après mes calculs de la veille, une heure est nécessaire pour les parcourir à pied. Le personnel de l'auberge qui comprend également un bar, me fait une fleur : l'employée commençant à 6h, nous avons convenu la veille que mon petit-déjeuner soit servi à 6h30 au lieu de 7h normalement. C'est royal et génial de leur part car rien ne les y obligeait. Mais dès mon arrivée, ils se sont avérés très dévoués sur tout. Et ce que l'employée m'a préparé ce matin est vraiment copieux !
A 7h, je prends la route dans la brume matinale qui va se dissiper légèrement au fil de mon avancée. Devant moi, le paysage ne se dévoile que très progressivement. C'est un peu comme si le récit de mon parcours s'écrivait à chacun de mes pas ou comme si le "décor" se construisait foulée après foulée. Derrière, la route et l'environnement disparaissent, avalés par un voile cotonneux, sans laisser de trace hormis de beaux souvenirs de ces coins reculés et hors des sentiers touristiques. Oui, vraiment, ne pas venir ici aurait été une erreur de ma part !
Par contre, mon corps m'alerte déjà après une poignée de kilomètres par quelques élancements de temps à autre à force de marcher en pente sur le bas-côté. Si la sensation se dégrade, j'envisage de commencer par du stop et, si ça ne fonctionne pas, par prendre le bus. Heureusement, en dehors de quelques piqûres de rappel, mon élan finira par prendre le dessus. Et je préfère largement la lenteur de la marche qui me permet de tout observer et de laisser vagabonder mon esprit.
Le lac de Most Na Soci est aujourd'hui un miroir, si fidèle qu'on pourrait presque se demander quelle est la réalité et quel est le reflet.
Le dernier kilomètre, celui qui m'avait effrayé hier, est toujours aussi pénible et dangereux mais nous sommes plusieurs piétons à le parcourir et ça me rassure un peu. Enfin, voici la gare. Mon estimation du temps de parcours était juste. Je peux à présent reprendre quelques forces en avalant un en-cas et en me réhydratant avant de monter à bord.
1 heure. C'est également le temps nécessaire au train pour rejoindre Bohinjska Bistrica en suivant un couloir naturel. Le temps pour moi de préparer la suite du parcours : je souhaite me rendre à la chute de Savica et étudie la carte pour m'y rendre. Le village de Savica est à 3km et en direction de mon auberge. Cette dernière, au bord d'un lac, se trouve à 8km de la gare.
Ma bonne étoile (j'ai écarté me connaissant l'éclair de génie) me pousse toutefois à entrer dans l'office du tourisme local pour glaner quelques informations. Grand bien m'en a pris car le site que je souhaite atteindre n'est pas situé dans le village éponyme à 3km mais bien au-delà de l'auberge, à 15km. Un vrai attrape-nigaud dans lequel je serais tombé facilement à pieds joints. Les habitants de Savica doivent régulièrement ramasser quelques paumés en détresse.
Mes nouveaux objectifs, ce sont donc le lac de Bohinj (ne pas prononcer le "j" ici) à 6 kilomètres puis l'auberge de jeunesse 2 kilomètres plus loin. Deux possibilités (dans mon cas) : en bus ou à pied. Mais atteindre de beaux paysages doit se mériter. Depuis des semaines, j'ai repéré et répertorié les curiosités de la Slovénie avant d'en retenir une poignée ces derniers jours. Le choix fut difficile étant données les richesses de ce pays et il m'a permis de me représenter chacun des sites dans mon imaginaire ... Alors y aller en bus, ce serait mettre fin à ce long processus par un sprint final alors que je ne suis pas dans une course, ce serait foncer sans savourer. Je préfère dès que j'en ai l'opportunité m'imprégner du cadre et voir tomber les bornes demi-kilométriques comme un compte à rebours avant la première rencontre, ce face-à-face si longuement attendu avec chaque nouveau site. Le lac de Bohinj ne sera pas le plus beau d'entre eux, je le sais déjà, mais je suis impatient et maintiens une bonne allure.
Sur le coup de 10h30, j'entre dans la ville qui touche le lac, Ribcev Laz. Après une rapide pause pour acheter le pique-nique de ce midi, mon regard se pose enfin sur le lac. C'est joli mais effectivement moins beau qu'hier et plus banal. En même temps, la barre était si haute ...
Pour autant, j'ai toujours mon sac sur les épaules et il faudrait que je m'en débarrasse. L'auberge est désormais tout près, cernée par la forêt et par une rive du lac. Le cadre est vraiment bien choisi.
Là encore, le personnel rivalise de courtoisie avec celui d'hier. Dans ma chambre, je rencontre Quinn, un américain de Chicago en séjour en Europe pour 2 mois. Il est étudiant en musique classique et plus spécifiquement en chant, dans toutes les langues même s'il ne les comprend pas. Rapidement, il me propose d'aller manger avec lui et les deux finlandaises qu'il a déjà rencontrées. Mais, pour ce midi, je décline la proposition car je viens d'acheter mon pique-nique et ai un programme qui m'a attiré ici : la chute de Savica. Nous remettons donc ça pour le diner.
Sur ce, je le laisse se reposer de son voyage en train de nuit et pars vers la cascade. Juste derrière l'auberge, une petite église se dresse décorée d'une fresque extérieure. Dans le coin, elles sont toutes comme ça et je trouve ça charmant. Un petit clin d'oeil à la Bucovine roumaine.
Puis, je longe la rive du lac en bordure de la forêt. Des sentiers de randonnée sont aménagés partout. La progression n'en est que plus agréable et je croise pour la première fois d'autres randonneurs. A l'autre bout du lac, à droite au croisement, c'est Ukanc, un petit bourg où la route s'achève. De là, environ 1h30 de montée sur des sentes bien balisées longeant une rivière multicolore, traversant quelques prairies puis les bois. A deux reprises, des fontaines permettent de s'abreuver.
Au sommet, j'aboutis à un parking conséquent où les foules pressées débouchent en véhicules motorisés après être passées par l'autre côté de la vallée. Pour elles aussi cependant voir la chute va requérir un effort important : il reste une fois passé le guichet d'entrée des centaines de marches à escalader et un bon dénivelé. D'un bon pas, j'ai mis 20 minutes à les avaler. Lors de ma redescente, d'autres n'en auront pas digéré la moitié, le souffle court. Comme quoi la voiture ne fait pas tout !
Le site est agréable et frais. Au sommet de la montagne, 500 mètres au-dessus de moi, le lac Noir peine à absorber toute l'eau de pluie qu'il reçoit. Cette eau s'engouffre donc dans des tunnels invisibles pour ressortir au niveau de cette cascade. Elle comporte deux "bras" : le plus haut mesure 78m, le plus bas 25m. Tous deux forment la lettre lambda.
Je redescends par le même chemin jusqu'à l'auberge et y retrouve Quinn. Cette fois, il me propose que nous allions à 4 pratiquer des sports nautiques sur le lac. J'accepte avec enthousiasme sachant que je voulais également à tout prix découvrir le kayak dans un de mes voyages et que je l'avais plutôt envisagé pour demain. Un seul bémol toutefois : il souhaite traverser le lac pour aller se baigner et bronzer. N'étant pas particulièrement fan du farniente, je conviens d'effectuer la traversée avec eux puis de les laisser tous les 3. De mon côté, je rentrerai pour passer à l'activité suivante : le tour des monts Rudnica et Savnica à vélo.
Eux prennent un canoë, moi un kayak. A présent, je ne vais plus avoir de problème à percevoir les principales différences entre ces deux modes. Le personnel de l'hôtel m'avise que si je n'en ai jamais fait, je risque éventuellement de tourner en rond. Ca ne sera pas le cas car j'ai déjà vu des pratiquants donc je sais reproduire le bon mouvement. Par contre, tandis que le canoë file à toute allure, je sens mes bras qui "piochent" pour ne pas me laisser trop distancer. En vain. Je suis loin d'être Popeye et je n'aime pas les épinards donc pas beaucoup d'espoirs de ce côté-là hormis celui de prendre le bon rythme. Et c'est ce qui finit par arriver après quelques minutes : les bras s'habituent, le mouvement alternatif s'affirme et se fluidifie, l'allure devient moins chaotique. Je commence alors à vraiment prendre du plaisir !
De temps à autre, le canoë s'arrête pour me laisser remonter le retard : à 3 contre 1, c'est couru d'avance. Alors que nous approchons de la rive, un groupe sort de la forêt et occupe la plage visée par mes compagnons. Nous poussons donc un peu plus loin. De là, nous nous séparons. Je retourne à l'auberge de l'autre côté du lac non sans ménager quelques arrêts et rotations à 360° pour profiter du cadre : un cirque dans une ancienne vallée glaciaire, une naumachie (mon adversaire est le vent) dans un Colisée naturel.
A l'auberge, je troque mon kayak contre un vélo et repars directement. Ma carte du coin indique un point de vue sur le lac depuis les hauteurs de Stara Fuzina. Je vais ainsi à sa recherche pour commencer. Le panorama sur le lac n'y est pas très mémorable, par contre, j'aperçois bien mieux le Triglav, le point culminant du pays (2864m), à moins de 10 kilomètres à vol d'oiseau.
Demi-tour ensuite pour effectuer la boucle de 15km. Le cadre est très champêtre avec la récolte du foin que l'on met ensuite à sécher sur ces étendoirs géants, comme j'en ai tant vus depuis trois jours.
Certains villages traversés rappellent ceux des montagnes avec leurs bâtiments en bois décorés de géraniums. Les églises se présentent pour la plupart sur le modèle de celle près de l'auberge : une fresque extérieure sur un mur, une frise sur les parois du clocher.
Sur le retour, j'ai le choix entre prendre la route de ce matin, ce qui a peu d'intérêt, ou circuler sur un itinéraire aménagé au pied des collines que je contourne tout en longeant la rivière Sava Bistrica. J'opte sans hésiter pour la seconde option pour changer et avancer au calme.
De retour à l'auberge, nous nous retrouvons en petit comité : les finlandaises sont épuisées par le canoë et dorment profondément. Je repars donc avec Quinn vers Ribcev Laz à 2 kilomètres pour manger un bout. Sur le chemin, nous faisons plus ample connaissance. L'anglais me posant un problème pour comprendre certaines de ses phrases, nous nous trouvons une nouvelle langue commune : l'espagnol et continuons dans la langue de Cervantes, mélangeant même parfois les deux. Pendant ce temps, le soleil s'apprête à aller se coucher.
Le repas et le retour nous permettent d'aborder une multitude d'autres sujets : la vie quotidienne dans nos pays, la culture, le sport, la gastronomie, nos voyages à l'étranger, la Slovénie, nos perceptions des slovènes et de leur attitude. Comme je l'ai dit précédemment, les rencontres sont éphémères alors autant en tirer le meilleur parti en abordant tous les sujets. Et cette conversation ce soir me permet de me rendre compte que mes impressions sont fondées quant à l'accueil et à l'ouverture dont font preuve les slovènes avec nous. Quinn perçoit un "slovenian way of life" au travers des attentions et services qu'il a reçus.
Le retour à l'auberge est beaucoup plus difficile. Il fait sacrément nuit hormis quelques étoiles et bien sûr nous n'avons pas de frontale car ce serait bien trop facile. Mais ça me permet de recevoir un rapide cours d'astronomie sur les constellations en échange de l'apprentissage de mes 6 mots de slovène. Revenus à la chambre, deux bûches s'affalent, vaincues par une journée bien active.
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Ce matin, c'est grasse matinée avec un lever peu avant 7h car le bus passe trois quart d'heure plus tard juste devant l'hôtel. Le petit déjeuner est normalement disponible à 7h30 mais le personnel a encore une fois accepté, la salle étant prête, que je le prenne dès 7h15. De toute façon, s'il n'avait commencé qu'à 7h30 soit je l'aurais pris avec un lance-pierre, soit j'aurais grignoté des réserves contenues dans mon sac en prévision.
Je parviens ainsi à prendre le bon bus après avoir remercié le staff pour son accueil et le séjour si agréables. 40 minutes plus tard, je suis déposé au centre de Bled. Il est bien sûr trop tôt pour que la chambre soit disponible mais je peux au moins laisser mon sac principal à l'auberge et ne garder que le petit pour le pique-nique et l'eau. Avant de découvrir cette cité et ses centres d'intérêt, je souhaite rejoindre Vintgar à 4 km. Il s'agit d'une gorge de 1,6 km de long se terminant par une cascade de 16 mètres de haut, un îlot à l'abri du monde moderne et de ses bruits.
La circulation s'effectue via un circuit de passerelles qui enjambent chutes et rapides.
Parvenu au bout du chemin, à la cascade, 2 possibilités s'offrent à moi : quitter le site pour rejoindre le village de Ste Katarina à pied ou rebrousser chemin pour s'en remettre plein la vue. Cette fois-ci, réemprunter la même voie est loin de me déranger. Et il y a nettement moins de groupes qu'à l'aller, ce qui est très appréciable. En fait, le seul rassemblement croisé est un cortège de personnes en costumes folkloriques. Renseignements pris, il s'agit de 3 couples de mariés et de leurs suites venus depuis Bled en calèches.
Sorti du site, j'envisage de passer par un autre itinéraire pour rentrer à Bled et emprunte la route principale. 14h est encore loin et je ne peux encore récupérer ma chambre. Je pars alors à l'assaut de l'éperon rocheux sur lequel est perché le château dans l'espoir de bénéficier d'une belle vue surplombant le lac et ses alentours.
Je poursuis avec la circumambulation autour du lac et observe l'île centrale sous toutes les coutures. Une voie piétonne et cyclo très agréable permet de faire la majorité du tour à l'écart du trafic routier et en bordure de l'eau.
Une nuée de bateaux effectuent des allers-retours incessants pour conduire des vagues de touristes vers l'île. Je préfère éviter le bain de foule et assister à un petit feu d'artifice naturel.
La balade se termine par une belle vue du château et de l'église.
De retour à l'auberge, je fais la connaissance de Paul, un luxembourgeois qui passe 9 jours dans le coin. C'est la première fois que j'entends parler le français depuis mon départ et ça fait plutôt bizarre.
Vers 15h, je repars pour une nouvelle activité. Mais point de kayak car il ne semble pas y en avoir pour le moment. Quelle chance d'en avoir fait hier car j'aurais loupé une sacrée occasion ! Pas plus de vélo car j'ai besoin de reposer mon genou qui est un peu sensible depuis hier matin. Quand je dis reposer, ce n'est pas que je compte m'arrêter là pour aujourd'hui mais tous les environs sont en pente et les sommets les plus hauts se bouchent progressivement donc le cadre devient moins séduisant et l'effort moins tentant. Une visite à l'office du tourisme va pourtant m'orienter vers un effort comparable : j'ai vu avant de partir sur Internet des photos du lac vu de très haut, je demande donc que l'on m'indique le sommet le plus élevé accessible par un sentier de randonnée. Celui qui répond à mon attente se trouve à l'autre bout du lac. J'entame ainsi ma seconde boucle de la journée pour me diriger vers le pied de la colline d'Osojnica. 2 sommets : le petit à 685 mètres et le grand à 756 mètres.
La montée est abrupte, en plein coeur de la forêt. La première partie s'achève par un escalier quasiment interminable aux marches très étroites.
A trois reprises, un belvédère permet de récolter le fruit de ses efforts.
Le second me permet de rencontrer trois anglaises qui me proposent spontanément de me prendre en photo avec mon appareil puis me donnent quelques informations. Rencontre sympa en quelques paroles seulement.
Je repars quasiment de suite en les saluant ne pensant pas qu'avec leurs sandales, elles vont continuer à monter. Mais, je reçois en retour un "au revoir" qui sous-entend le contraire. Effectivement, nous allons nous croiser à plusieurs reprises par hasard dans les prochaines heures. Sur la route du sommet, un balcon s'ouvre sur l'autre côté de la montagne et s'achève sur une paroi verticale. Mieux vaut ne pas avoir le vertige ! Et je termine au faîte de la colline qui offre une vue encore plus dégagée sur le lac.
En redescendant, je tombe à nouveau sur les anglaises. Nous parlons de l'à-pic du balcon qui offre une très belle vue puis entamons la descente ensemble. Toutefois, le sentier emprunte le lit d'un torrent à sec et ce terrain est vraiment très glissant, surtout en sandales. Je leur conseille donc de repartir dans l'autre sens pour reprendre le chemin plus praticable. Nouvelle séparation en se souhaitant du courage et de la prudence pour la descente cette fois-ci. Je file ensuite dans le lit à sec en posant de temps en temps les mains pour ne pas perdre l'équilibre. Ma piste bien que plus pénible que la montée s'avère plus courte et rapide. Arrivé en bas, j'achève ma seconde boucle du lac. Sur l'eau, les bateaux des touristes ont laissé la place à d'autres embarcations : les avirons de l'équipe olympique slovène qui s'entraînent dans un cadre somptueux.
En atteignant la ville, je visite l'église St Martin aperçue tout à l'heure. Son intérieur est riche de belles fresques et d'un mobilier ouvragé.
Après avoir bénéficié de cette atmosphère propice au recueillement, j'aboutis quelques dizaines de minutes plus tard devant le super bonus de la soirée. Ce n'est ni une lessive, ni un jeu télévisé ou un loto mais simplement la première occasion de ne manger ni italien, ni turc, ni autrichien depuis que j'ai atterri dans ce pays. Finalement, le bonheur est parfois tout simple.
Redescendu de ce petit nuage, je me promène à la nuit tombante au bord du lac. Quelques gouttes tombent, le vent se lève. La projection d'un film en plein air est annulée. Par contre, j'apprécie grandement la fraîcheur qui s'installe pour la soirée.
Mes dernières heures en Slovénie s'égrènent irrémédiablement car demain, il me faut gagner la Croatie où m'attend un vol dimanche. Mais je retiendrai une terre et des gens à la fois surprenants et accueillants. Côté nature, ce sont des sites d'une beauté insoupçonnée. Côté rencontres, c'est une qualité de vie et une ouverture vers l'autre touchantes.
Retour à l'auberge et nouvelle discussion avec Paul qui me parle entre autre de son métier de bibliothécaire ou de ses vacances généralement peu communes mais tant enrichissantes. Sur ces entrefaites, nous accueillons la troisième personne de la chambrée : une portugaise. Cette rencontre va avoir des répercussions inattendues sur mon séjour. En lui racontant que je m'apprête à terminer mon séjour par Zagreb, elle me décourage totalement en me disant que la ville est plutôt moche. Mon rejet des villes va alors refaire surface et effectuer son bonhomme de chemin pendant la nuit. Et dans le même temps, un projet hautement improbable va commencer à germer pour le lendemain.
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